Mettre en jauge et nourrir le sol
A l’arrivée du colis ou au retour de la pépinière ou d’une foire et si vous ne pouvez planter de suite :
- mettre les plants en jauge, c’est à dire les racines dans du sable ou dans un coin de terre meuble. Les racines restent ainsi humides et à l’abri du gel. Plus tôt les pieds seront plantés à leur emplacement définitif, mieux ils se trouveront. Cependant si vous avez du retard pas de panique, les plants peuvent attendre début mars au plus tard mais pas plus tard que cela !
- Si vous ne pouvez les mettre en jauge vous pouvez garder quelques jours vos plants dans un sac plastique qui maintient les racines humides, à l’abri du gel et éloignés des sources de chaleur.
Plantation :
Imaginez le sol d’une forêt : terre meuble, profonde, un bon taux d’humus avec une bonne odeur de champignon et surtout un sol toujours couvert. Copiez ce modèle sans vergogne, c’est ce que vos plantes vont préférer.
Attendez que la terre ressuie, c’est à dire que l’humidité s’infiltre et que le sol ne soit plus collant.
De manière générale, plus votre terre est meuble et préparée, plus les plants s’y installeront avec bonheur.
Comment creuser un trou :
Enlever la première couche (Horizon A) c’est la terre d’humus, la plus riche et la plus noire. Selon votre sol elle peut se trouver entre les racines de l’herbe ou sur une épaisseur de plusieurs centimètres dans une terre de jardin. Elle peut être quasiment absente en sol pauvre. Pas de panique, les brouettes de fumier ou de composte sont là pour ça !
Donc faire un tas de l’Horizon A.
Puis passer à l’Horizon B, facile à voir, la terre change de couleur, de consistance, et parfois de nombre de cailloux… en faire un autre tas.
Autant profiter de planter des racines nues, faites en sortes qu’elles se déploient à l’aise dans le trou, c’est tout cela de gagné pour leur autonomie en eau, leur reprise et leur résistance aux vents.
Puis remettre l’Horizon B en y mélangeant au maximum un tiers de l’Horizon A.
Puis remettre l’Horizon A.
Puis le compost ou le fumier.
(Il est possible de mettre une bonne pelle de compost dans le trou si et seulement si il est parfaitement mûr – sinon il risque de brûler des racines ou de pourrir.)
Conseil : en cas de terre pauvre n’hésitez pas à charger en compost en formant une sorte de nid dont le tronc serait le centre. En cas de pluie les minéraux sont ramenés vers l’intérieur. Pas de fumier en contact avec le tronc, au risque de développer des champignons et autres problématiques cryptogamiques !
La couverture de sol :
Feuilles, foin, paille, broyat de bois (mais éviter la sciure qui étouffe le sol). En quantité suffisante pour éviter de désherber trop souvent ! Ne laissez surtout pas l’herbe reprendre au pied, elle ferait concurrence aux racines de votre plant.
Tasser , arrosez abondement, voluptueusement et avec bienveillance (si si). Même si le ciel est à la pluie. Pourquoi ? Par ce que les racines vivent en aérobie et la terre remuée laisse passer beaucoup trop d’oxygène. Un tassement manuel ou pédestre et de l’eau vont « coller » les racines au sol.
Si vous avez un sol calcaire, vous pouvez rajouter une bonne poignée de cendre à incorporer dans la couche superficielle, pour l’apport de potasse.
Si vous plantez sur un terrain difficile, pauvre ou au milieu d’un champ, n’hésitez pas à faire un tour en forêt et à en ramener un peu de cet humus qui sent si bon le champignon, un grand pot à confiture suffit pour le jardin. Dispersez à l’abri du paillage ce trésor riche de millions de micro-biotes et de dizaines de mycélium. A l’humidité et à l’abri du soleil, il ne vont pas mettre longtemps à coloniser vos plantations et à enrichir considérablement la vie du sol !
Note pour les framboisiers :
Pour permettre à vos framboisiers de se multiplier et de perdurer dans les meilleures conditions, n’oubliez pas de les bichonner.
Sol ameubli, bien fumer, bien pailler. Compost ou fumure à rajouter au pied tous les deux ans, en mars au moment de la taille. Compter entre 70 cm et 1 m de large pour votre bande de framboisier.
Pour les framboisiers remontants vous pouvez tailler sévèrement au printemps (voire passer la tondeuse, avant la reprise des végétaux). Cousins de la ronce sauvage, ils se multiplient par les racines et n’en seront que plus vigoureux. Ils donneront peu à la première récolte de juin/juillet mais beaucoup plus à la deuxième et du même coup pas besoin de palissage…
Si vous voulez plus de récolte en début de saison, coupez les vieilles tiges qui ont porté des fruits l’année précédente. Et palissez. Idem pour les non remontants.
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